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samedi 1 mars 2014

Légitimité de la désobéissance civile, suite sans fin à Fukushima

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Magazine Mach Bio du 28 Février 2014 Légitimité de la désobéissance civile by Radiofmr on Mixcloud

Légitimité du collectif "Stop Uranium"
Le 12 septembre 2013, 40 personnes du collectif Stop Uranium ont bloqué un camion chargé d’uranium à sa sortie de l’usine Areva-Comurhex de Malvési, près de Narbonne, pour dénoncer les risques des convois radioactifs qui sillonnent quotidiennement la région.
Thérèse "Terry" Morantin, la seule militante arrêtée et inculpée suite à l’action risquait deux ans d’emprisonnement et 4500 euros d’amende. En solidarité, et pour souligner le caractère collectif et politique de l’action, vingt-deux autres militants ont demandé leur comparution volontaire.
Lors d’une première audience, le 7 janvier, la juge a demandé le renvoi du procès. Les comparants ont été convoqués ce 20 février à une nouvelle audience, à l’issue de laquelle Terry a été reconnue coupable d'infraction routière mais dispensée de peine !
En amont de l’audience, plus de 8000 personnes et de nombreuses personnalités lui avaient apporté un soutien en signant la pétition "nous sommes tou-te-s des bloqueur-se-s d’uranium !".
Après avoir estimé que la poursuite sur un délit routier aurait du être évitée compte tenu du contexte, le procureur a, néanmoins, assumé la position de son parquet et a donc jugé l’affaire sur l’infraction au code de la route. Et contre toute attente, il a ensuite exprimé qu’il croyait que l’action de militants pouvait faire évoluer la société et que notre action allait dans ce sens.

Légitimité du "refus d'obéissance" d'Emmanuel Giboulot
Le parquet de Dijon a requis lundi 24 février une amende de 1000 euros, pour moitié avec sursis, à l’encontre d’Emmanuel Giboulot qui avait refusé de traiter ses vignes avec un pesticide.
Mais la polémique enfle en Côte d'Or : deux logiques agricoles défendent leur valeurs.
Antagonisme, compatibilité ?
Qui peut prétendre protéger la biodiversité, l'environnement durable ?
Désherbant, engrais chimiques, pesticides et insecticides, cancers professionnels... la liste est longue sur les méthodes de l'agriculture conventionnelle qui prouvent son incapacité à protéger l'un ou l'autre.. C'est parce qu'elle n'est pas raisonnable, que cette agriculture parle de ses évolutions en terme d'agriculture raisonnée ; que cette agriculture cherche désespérément dans l'agro-écologie des solutions à ses problèmes...
Mais voilà, l'arrogance de cette majorité paysanne dans l'erreur s'impose. Elle prétend être force de loi, devient décret préfectoral. C'est cette majorité agro-industrielle qui veux imposer sa vérité, sa solution, son idéal...
C'est cette majorité qui est derrière le décret préfectorale de Côte d'Or. Et c'est elle qui sort du bois lors de ce procès et qui voudrait nous faire croire que refuser ses méthodes fait de nous des irresponsables, des délinquants...
Ce n'est pas une condamnation clémente que nous souhaitons, c'est l'acquittement d'Emmanuel Giboulot, c'est l'abrogation d'un décret imbécile, c'est la reconnaissance de la grandeur humaine des agricultures écologiques...
Continuez à manifester votre soutien à Emmanuel Giboulot en signant la pétition http://ipsn.eu/petition/viticulteur/index.php

Légitimité de la "CRIIRAD"
Ancien centre de recherche et d'essai des détonateurs de bombes atomiques, le Fort de Vaujours est au cœur d'une polémique.
Destiné à la destruction pour faire place à une carrière de Gypse pour les besoins de Placoplatre, ce lieu est suspecté d'être radioactif... Lanceur d'alerte, la CRIIRAD a affirmés la présence de radioactivité dès 2001.
Mardi 25 février 2014, le collectif "Sauvons la Dhuis" a été invité à participer à une campagne de mesures contradictoires de 3 points chauds dans l'enceinte du Fort de Vaujours. L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), a confié la réalisation de cette campagne de mesures à l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) et à l'Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l’Ouest (ACRO). La CRIIRAD a finalement été acceptée suite aux pressions des associations locales.
Le verdict a été sans appel : 2 zones de contamination ont été détectées au niveau des points PC4 et CEA1. Avec un bruit de fond naturel situé autour de 2 coups par seconde, les mesures de la CRIIRAD au moyen d'un contaminomètre sensible aux rayonnements alpha, bêta et gamma (Canberra MCB2) ont révélé une radioactivité à 37 coups par seconde à 20 cm en dessous du point PC4 et à 133 coups par seconde au contact du point CEA1.
Ainsi une contamination radioactive plus de 70 fois supérieure à la normale a bien été confirmée par la CRIIRAD en présence de l’ASN dans la casemate de tir TC1 du Fort de Vaujours.
Devant l’incapacité accablante de mettre en évidence un point clairement identifié depuis 2001, quelle valeur peut-on accorder à toutes les analyses réalisées sur le Fort pour le compte de Placoplâtre depuis 2010 par l'IRSN, le BURGEAP et le CEA ? Comment de tels organismes peuvent-ils avoir montré autant d'incompétences ?
Il est temps désormais que les préfectures, les élus locaux, les parlementaires et le gouvernement Français prennent enfin la pleine mesure des contaminations radioactives et autres pollutions du Fort de Vaujours.

Légitimité de la Sortie du Nucléaire
Nucléaire civil : 4,25 Milliards d'€uros par centrale nucléaire.
C'est le chiffre annoncé par l'ASN pour la mise aux normes du parc électronucléaire français.
Le quotidien économique finlandais Kauppalehti a confirmé (*) ce vendredi 28 février 2014 les informations qui circulaient depuis quelques temps au sujet du chantier du réacteur EPR situé à Olkiluoto (Finlande) : le constructeur du réacteur, le français Areva, vient de mettre un terme aux contrats de travail d'une cinquantaine de contremaîtres, les derniers encore en poste devant suivre la même voie fin mars.
Il s'agit donc d'une véritable bérézina pour Areva qui abandonne le chantier de ce réacteur, commencé en 2005, désormais pratiquement à l'arrêt, et sous peu totalement stoppé. Officieusement, la mise en service de l'EPR serait repoussée à 2018 voire 2020, c'est à dire 15 ans après le début d'un chantier qui devait être bouclé... en 4 ans et demi !
Mais le plus probable désormais est que l'EPR finlandais rejoigne les différents exemples de réacteurs achevés mais jamais mis en service, comme à Lemoniz (Espagne), Zwentendorf (Autriche), Bataan (Philippines) ou Kalkar (Allemagne). Il est même possible qu'il ne soit jamais terminé mais, dans tous les cas, il s'agit d'un désastre pour l'industrie nucléaire française.
Il est d'ailleurs grand temps que l'opinion publique découvre que :
- 54 des 58 réacteurs nucléaires "français" sont en réalité américains (les licences ayant été payées - fort cher - par EDF à Westinghouse au début des années 70) ;
- la nouvelle usine "française" (Georges Besse2) d'enrichissement de l'uranium utilise des centrifugeuses achetées (fort cher à nouveau) par Areva à son concurrent européen Urenco ;
- les rares réalisations vraiment françaises sont des échecs cuisants (réacteurs graphite-gaz des années 60, Superphénix, EPR) ;
Il est aussi grand temps que les "élites" françaises cessent de vénérer Mme Lauvergeon, responsable du désastre de l'EPR, mais aussi d'autres opérations aventureuses comme les investissements ruineux et inutiles aux USA ou, bien entendu, l'affaire Uramin dans laquelle la "justice" s'est curieusement dépêchée de ne rien faire malgré les éléments accablants pour "Atomic Anne".
Il faut aussi noter que EDF ne fait guère mieux puisque le chantier EPR de Flamanville (Manche) connait lui aussi des retards et surcouts gigantesques, d'inquiétantes malfaçons et des défauts plus ou moins couverts par l'Autorité de sûreté. Si ce réacteur est un jour achevé, en 10 ans (ou plus) au lieu de 4 et demi, pour 10 milliards (ou plus) au lieu de 2,8 (le premier prix annoncé par EDF), sa mise en service entrainera de fait la mise en danger extrême de la population française et même européenne.
Entre un parc nucléaire dans un état avancé de délitement, que les investissements insensés prévus par EDF (100 à 200 milliards !) ne pourront réhabiliter, et le projet de construction (irresponsable et de toute façon hors de compétence pour EDF et Areva) de plusieurs EPR, la France va rapidement se retrouver dans une situation inextricable pour n'avoir pas su se lancer dans les alternatives (économies d'énergie, énergies renouvelables).
Il est grand temps de mettre un terme à la catastrophique aventure du nucléaire qui a causé les pires catastrophes industrielles (Tchernobyl et Fukushima), qui produit des déchets radioactifs qui vont rester dangereux pendant des millions d'années, qui pille et contamine les pays où est extrait l'uranium (le Niger est ainsi exploité depuis 50 ans pour alimenter à bon compte les réacteurs français).
La part du nucléaire dans l'électricité mondiale est passée de 17% en 2001 à 11% en 2011 (**) et à 9% désormais. Cette chute fulgurante, commencée bien avant le début de la catastrophe de Fukushima, va continuer au fil des innombrables fermetures de vieux réacteurs (un tiers de la flotte mondiale a plus de 25 ans).
L'industrie nucléaire est condamnée, mais elle peut cependant encore causer des drames et catastrophes, raison pour laquelle il faut au plus vite la mettre définitivement à l'arrêt : l'abandon probable de l'EPR finlandais montre clairement la voie à suivre...

Les suites sans fin à Fukushima... est-il besoin d'en rajouter ?

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