Leur enquête s'emploit à passer le phénomène low cost au peigne fin et à comprendre ce qui se trouve réellement derrière ces mots.
"Synomyme d'achat malin, le low cost serait la pierre philosophale de l'économie moderne. Une formule magique capable de concevoir la même voiture, la même robe, le même billet d'avion, la boîte de céréales ou la même opération chirurgicale pour deux, trois fois, voire dix fois moins cher. Les consommateurs suivent, les industriels jubilent. En réalité, le low cost se traduit le plus souvent par une logique folle de réduction des coûts au détriments de la qualité des produits, des conditions de travails des salariés, des emplois, de la santé et de la sécurité des consommateurs."
Pour Bruno Fay, il y a le bon et le mauvais low cost. Le bon low cost reduit le prix de son produit grâce à une innovation et non grâce à une baisse de qualité du produit ou à une dégradation des conditions de travail des salariés. Toutes les entreprises cherchent à réduire les coûts mais une bonne entreprise low cost va théoriser la réduction des coûts de production. Bruno Fay nous explique pourquoi, selon ses critères, Ikea ou Free, sont des entreprises low cost, pourtant elles ne le revendiquent pas...
Qui se revendique low cost ? 90% des entreprises qui se revendiquent low cost bradent le prix en réduisant la qualité, en important, en exploitant leurs employés. C'est une vision à court terme, on trompe le consommateur en lui disant que c'est le même produit moins cher, mais ce n'est pas du tout le même produit en réalité...On rentre dans la spirale négative de la délocalisation anti-productive et de la dégradation de l'environnement...
Pour illustrer son propos, Bruno Fay nous parle du cas des compagnies aériennes Ryan Air et Easy Jet, qui exploitent leurs personnels et gagne du temps sur les procédures de sécurité...
Bruno Fay nous explique comment les compagnies aériennes comme Ryan Air et Easy jet s'y prennent pour avoir des billets si peu cher: ce sont les collectivités qui complètent ! Ainsi tous les contribuables financent ces compagnies....
" La plus grande victoire des low cost a été de faire passer le consommateur pour un malin "
On passe maintenant au secteur des produits alimentaires et des chaines comme Lidl ou Leader Price. Pas de subvention dans le hard discount mais des économies sur le dos des employés et sur la qualité des produits. Plus d'eau dans les boîtes de conserves, de l'huile de palme à la place d'huile d'olive...etc... et inclu dans les coûts de production, un budget consacré aux procès perdus aux Prud'hommes.....
Valoriser le client plutôt que le produit
Bruno fay revient sur la stratégie de communication des entreprises low cost: transformer l'achat du pauvre en achat malin. Plutôt une façon de déculpabiliser le consommateur pauvre qui n'a, de toutes façons, pas le choix. Et, les élus soutiennent les low cost. Une façon de renvoyer la balle du pouvoir d'achat aux industriels sans s'attaquer à la question des revenus, un peu plus délicate...
Et l'environnement ?
Il va sans dire qu'en réduisant la qualité des produits et en délocalisant, on agit pas en faveur de l'environnement. Bruno Fay cite le cas du Maroc qui exporte des fruits et légumes, de plus en plus vite, de moins en moins cher, et surexploite ses ressources en eaux...
Acheter low cost, c'est aussi promouvoir l'exploitation de personnes en France ou à l'autre bout du monde...
Que faire ?
L'état pourrait réglementer, il pourrait y avoir un système d'étiquetage et le consommateur pourrait devenir vraiment malin...Pour Bruno Fay, le vrai problème est que l'on ne connait plus la vraie valeur d'un produit ou le réel prix d'un billet d'avion...
Enfin, Bruno Fay aborde le problème de la délocalisation des soins médicaux, qui sont réellement dangereux pour la santé...
Si vous désirez plus de renseignements sur ce sujet, vous pouvez consulter le blog de No Low Cost: http://nolowcost.over-blog.com/